Dès les débuts de la Chine, pour l’inhumation, la tradition voulait que les empereurs et les nobles soient entourés de statuettes représentant des personnages de la cour, des serviteurs, ou des musiciens. Au fur et à mesure des dynasties, ces statuettes ont connu de grandes évolutions dans leur taille, leurs détails ou leurs finitions, bénéficiant de l’évolution des techniques et des savoirs faire des artisans.

Cette statuette de l’époque Ming représentant un mendiant tenant au creux de son bras sa sébile en est un parfait exemple. Il porte un grand manteau qui retombe à plat sur le sol, ses manches amples accompagnent son corps penché. Tandis que sa jambe et son bras droit restent en retrait, sa jambe gauche s’avance laissant apercevoir son pied, imprimant ainsi le mouvement. Pour le visage, l’artiste a choisi la couleur noire et satinée de la terre pour que la peau tranche volontairement avec le manteau émaillé vert clair, marbré de noir, soulignant le caractère austère du personnage.

L’utilisation de cette technique apporte à cette pièce une valeur exceptionnelle. Tous ces détails donnent à ce mendiant sa rudesse, sa fragilité et malgré cela une certaine élégance.